Lausanne+Munich

Comme on pense avec Julie tenir en gros 18 mois sans bosser, on commence par un peu d'arbitrage du coût de la vie grâce à la Pologne, et ça tombe bien il y a un flixbus pour Munich, 22.- par personne, et un logement gratuit 3 nuits chez Nolan.

Après une heure de flixbus Julie sort des chiottes assez mécontente, ça pue très fort et il n y a pas de papier. En plus on a déjà 30 minutes de retard donc on peut oublier les pauses aux arrêts. C'est pas juste une question d'inconfort cette odeur, elle imprègne les habits avec une force dont il est difficile d'imaginer la force. 

Un passager dont j'ai écouté les discussions se rend à un entretien, il est en costard mais sent la pisse à des mètres à la ronde. On discute de ce bonhomme un bon moment avec Julie le lendemain et on en conclut qu'il n'a aucune chance. Même avec toute la bonne foi et compréhension de son employeur, inconsciemment il ne pourra jamais associer des valeurs positives à ce candidat.

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Le lendemain soir on soupe avec Nolan. C'est un restaurant Ouïghour et je me rappelle que mon frère est en Chine. J'espère que son agent de surveillance attitré de Pékin n'est pas pote avec mon agent de surveillance de la NSA sinon il aura du mal à rentrer. D'autant plus qu'ils ne servent pas de porc et ont l'air assez heureux. 

En sortant on décide de rentrer à pied, environ 1 heure de marche. Les allemands rentrent gentiment du travail (il est 20h), surtout à vélo. Ca peut paraitre évident dit comme ça, mais je ne me suis pas douté que le combo no bra + habits d'été + vélo de course guidon bien bas est très risqué pour les dames. Il faut moins de 3 minutes pour que je m'en rende compte en voyant une munichoise les seins complètement à l'air essayant nonchalamment de les remettre en place. Julie est fâchée parce qu'elle ne les a pas vus, mais j'en donne une description suffisamment détaillée pour la consoler.

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En discutant avec Vera qui se voit bosser jusqu'à 70 ans, comme ses parents avant elle, contrairement à ces fainéants de Français, je réalise que le culte du travail précède de loin les pressions du marché et de ses actionnaires contemporains. Bien que très soigneuse pour son recyclage, le lien n'est en fait pas nécessaire avec la décroissance en général, comme je me l'imaginais en tant que glandeur.

Et malgré leur préoccupations pour la santé et la nourriture correcte, même le plus sportif des munichois trouverait ridicule de se passer de sa bière et de ses saucisses, tradition millénaire.

Du coup, lorsqu'à Davos dans quelques années, les membres du WEF demanderont à l'intelligence artificielle de simuler un monde parfait pour booster la valeur de leurs actions, où tout le monde bosse dur jusqu'à la mort et tient le coup en remplissant son temps libre de stupéfiants et de malbouffe, ils risquent d'obtenir la Bavière du 18ème siècle plutôt que Blade Runner. Ce qui peut sembler une meilleure alternative jusqu'à ce qu'on réalise que ça nous prive des cyber putes.



Commentaires

  1. Faudra pas que j'oublie de te laisser des commentaires!

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  2. Ahahha énorme ! Me réjouis de lire la suite ! Le flixbus une expérience tjs subtile ! On garde tjs un souvenir

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  3. Même pas de Currywurst ?!

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  4. Pourrais-tu numéroter les différents « Anonymes » ? Je pourrais être le numéro 4. Par exemple.

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    1. Je peux même te mettre les initiales avec un bon taux de réussite.
      1: EC, 2: PJ, 3: YP, 4: JLG

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    2. Incorrect s'agissant de la Currywurst. Tes stats chutent.

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    3. SG était bien sûr mon 2ème choix

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    4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    5. Mauvaise estimation pour 1 également

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  5. Quel style ! Tu fais plaisir, bisous !

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